La Belle et la Bête / 1997

L’oeuvre de Jean Cocteau, transposée sur scène

« L’enfance croit ce qu’on lui raconte et ne le met pas en doute.
Elle croit qu’une rose qu’on cueille peut attirer des drames dans une famille.
Elle croit mille autres choses bien naïves.
C’est un peu de cette naïveté que je vous demande et pour nous porter chance à tous, laissez-moi vous dire 4 mots magiques et un véritable « Sésame ouvre-toi » de l’enfance :
Il était une fois… »

Jean Cocteau

C’est cette phrase de Jean Cocteau qui m’a séduit, tout autant que l’argument de son film « La Belle et la Bête » réalisé en 1946. Car, en effet, cette belle histoire contient en elle-même tous les ingrédients que j’ai envie de mettre dans un spectacle qui rassemble à la fois les enfants et les adultes : il y a le conte pour enfants, avec ses personnages, les bons et les méchants, toute la féérie qui entoure le mystère de la « Bête », mais aussi tous les sentiments humains et universels comme l’amour, la jalousie, le courage et souvent la tolérance…

Bref, de quoi passer, selon les lectures, de la légèreté à la gravité, avec un récit qui n’a pas paris une ride et a des allures de légende éternelle.

Pour le spectacle que vous allez découvrir, je me suis inspiré du film réalisé par J. Cocteau, plutôt que du dessin animé des studios Disney (qui reste pourtant un de mes préférés… Mais il s’agit de faire des choix).

Ainsi, vous retrouverez les différents protagonistes du conte : la Belle, la Bête, le père, les 2 soeurs de la Belle, son soupirant le bel Avenant, les créanciers qui poursuivent le père, et la société qui entoure les soeurs.

D’autre part, il y a les éléments qui composent l’atmosphère féérique ou inquiétante de l’histoire : les fées, le temps, la nuit, le jour, le vent, les arbres, la pluie, le brouillard, le jardin. Puis tout ce qui entoure la bête et son mystère : ses serviteurs, les chandeliers, les statues, le miroir qui traduit les sentiments de la Belle et lui permet de voir le monde, la rose qui symbolise la beauté passée de la Bête, et le temple de Diane, qui renferme son secret et dont il donne la clef à Belle.

Enfin, tous les sentiments qui interviennent dans ce récit : la différence, l’amour, la jalousie, le chagrin…

En ce qui concerne le travail chorégraphique, il a débuté par des ateliers où chacun a pu intervenir personnellement dans la gestuelle. Car, après tout, « la Belle et la Bête » est un conte de fées, une histoire d’amour mais aussi un voyage qui constitue une descente dans l’inconscient pour aboutir à la création. Qu’il soit débutant ou initié, chacun y exprime son plaisir de danser. C’est avec ce regard-là que je vous demande de découvrir le spectacle.

Xavier Gossuin

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